Intentions
Les pompiers passent-ils leur vie à éteindre des incendies ? Non bien sûr. Ils consacrent en revanche 90 % de leur temps à les prévenir. À créer, modifier, publier et défendre des règlements, normes, protocoles, etc., assurant la mise hors-feu optimale des agglomérations, constructions et installations humaines. Il en va de même pour les criminologues, dont la tâche conceptuelle se veut aussi largement préventive. Ainsi, pour nous, l’étude du crime importe certes, mais autant – plus encore, peut-être – celle du criminogène. Cela nous pousse à observer les grands mouvements, les grandes évolutions, des sociétés humaines – non pour y interdire quoi que ce soit, d’ailleurs, comment le pourrions-nous ? – mais pour y déceler des tendances, des tropismes criminogènes, pour les signaler et, par l’enseignement, l’échange et le dialogue, tenter de les réduire, voire de les prévenir. Telle est l’intention précise de l’étude qui suit. Le monde de la finance est rongé par de puissantes et discrètes forces criminelles, mais surtout, il le nie fortement et même (on le verra plus bas) dépense des fortunes pour empêcher que cela ne se voie.