Fin juin dernier, le parfois négligent premier ministre britannique Boris Johnson déclarait qu’en fin de compte, un Brexit dur avec Bruxelles, pourquoi pas ? Vu d’Europe, l’énième épisode d’un divorce complexe – mais pour les nationalistes irlandais, le risque d’un Brexit-rupture, donc d’une frontière intra-irlandaise entre la (catholique) république d’Irlande, capitale Dublin, et l’Ulster britannique protestant en majorité, capitale Belfast, est un brutal casus belli.
Leur parti Sinn Féin (Nous mêmes en Gaélique) milite en effet depuis un siècle pour une Irlande unifiée de 32 comtés souverains ; leur appareil militaire, l’Armée républicaine irlandaise, IRA, combattit les « forces de la Couronne », dernier épisode 1969-1997, jusqu’à une trêve plutôt respectée jusqu’à présent.