Pourquoi commencer ces IIIe Assises en traitant du temps, phénomène irréversible, invisible et dépourvu de tout commencement ou fin ? Le temps certes mesurable mais peu susceptible d’actualité et, contrairement à l’espace, nullement explorable à ce jour ?
Pourquoi avoir décidé que la temporalité, domaine où l’Europe s’en tient encore pour l’essentiel à Aristote et Saint Thomas d’Aquin, aurait brutalement acquis, pour la formation et la recherche stratégique, une importance telle qu’il faille la placer en tête des trois thématiques aujourd’hui exposées dans leur profondeur : temps – mutations – populations ?
Dans ce propos inaugural, pourquoi avoir dédaigné l’alléchant catalogue technologique qui hypnotise si bien les acteurs et chroniqueurs du monde de la défense et de la sécurité ? Pourquoi donc cette absence de robots tueurs, de casques télépathiques ou de micro-drones ? Sans oublier ces drogues de combat qui, dit-on, renforcent les capacités cognitives et effacent après coup les souvenirs cruels ?
C’est que – loin, bien loin, des gadgets et de la quincaillerie – nous voilà à l’aube d’une mutation immense qui affectera – et affecte déjà – l’existence humaine et singulièrement, la sécurité et la défense…