1 – Un homme de 18 ans tire dans une école au Texas, avec au moins 21 morts. On observe (vous l’avez plusieurs fois fait dans Atlantico) que dans les tueries de masse aux États-Unis, les assaillants sont presque toujours des hommes, souvent mal dans leur peau. Hormis ce point commun, y-a-t-il un profil type ? [A quel point la diversité américaine est-elle représentée]
Aux États-Unis mêmes, la recherche est dans l’impasse. Souvent (mais pas toujours) ces tueurs sont en colère, ont subi des contrariétés, persécutions ou humiliations ; sont émotivement instables, socialement isolés ; avec de ce fait, des fantasmes de vengeance parfois longuement ruminés.
Partant de là, peut-on ébaucher un profil du tueur de masse ? Non : avoir été violent (ou violenté) … alcoolique ou toxicomane … colérique ou fasciné par les armes et la mort ; tout cela est bien trop flou et ardu à repérer socialement. Même, ce qui précipiterait la crise est en fait insaisissable : perdre un procès, son boulot ou sa copine…
En fin de compte, des millions d’individus (au minimum) entrent plus ou moins dans ce tableau symptomatique – or les Américains sont 330 millions et les tueurs de masse, une centaine par an.
Pathologie mentale : récemment, le FBI a creusé le cas de 63 tueurs de masse : seuls 16 voyaient un psy, 3 étaient sévèrement psychotiques. Or ces « autopsies psychiatriques » sont ardues et chères ; elles exigent d’interroger à fond tous les proches du tueur. Les rares analyses complètes disponibles concluent que le sujet exprimait rage et ressentiment ; qu’il était socialement déjanté – mais ni « fou », ni même « malade ».
La race : pour les grandes bases documentaires dédiées au sujet, de 55% à 64% des tueurs de masse sont Blancs, pour 67% des adultes américains Blancs-non Latinos.
La politique ? On trouve tout chez les tueurs de masse récents : des Démocrates (familles Démocrates chez les plus jeunes) … Libertariens… Un végétarien… Bien sûr, des xénophobes aussi… Rien de significatif, rien d’utilisable pour un profil prédictif.