Le 1e mars, le ministère de l’Intérieur a publié le résultat – forcément « historique » avec M. Darmanin à sa tête – des saisies de stupéfiants en France. Que nos policiers, gendarmes et douaniers excellent est indubitable – dans des conditions toujours plus difficiles, du fait de l’impéritie de la justice qui, derrière eux dans la chaîne pénale, peine à suivre.
Dans cette publication manque cependant le contexte – combien de stupéfiants arrive de l’étranger dans l’Union européenne ; de là, sur le sol français ? Combien est saisi aux frontières (ports…aéroports…) puis dans le pays (supermarchés de la drogue… monde de la nuit…) ? Un travail d’autant plus utile pour éclairer l’opinion, que récemment, un haut magistrat à la Cour d’assises du nord parlait ainsi de l’inondation de cocaïne : « un tsunami blanc sur le continent [européen], désormais premier marché mondial de cette drogue ».
Un rendu honnête de l’Intérieur devrait donc comporter deux parties ; d’abord ce qui déferle comme stupéfiants dans notre pays et ensuite, ce qu’on en saisit, ce qu’il advient des caïds, dealers et toxicomanes impliqués, etc. Or instruire cette première partie est possible et les données pertinentes, disponibles à Bruxelles ou à Europol ; partant d’elles, on peut jauger le travail de l’Intérieur et vérifier s’il est si « historique » que cela, comme le dit M. Darmanin, dont le rapport à la vérité des chiffres est souvent (soyons gentil…) distant.
Cette première partie absente de la note du ministère de l’Intérieur, la voici