LE 8 AOÛT dans La Provence, le ministre démissionnaire de l’Intérieur largue un ultime feu d’artifice de bobards : « Les opérations Place Nette XXL ? Ca marche très bien à Marseille… Dans les Bouches-du-Rhône, depuis quatre ans, on a divisé par deux le nombre des points de deal ».
Or juste avant (le 30 juillet) La Provence titre « La consommation de crack à Marseille progresse encore » : les toxicomanes affluent, l’usage du crack explose, à même la rue. Les services de rue de prévention de la toxicomanie s’affolent : de la fin 2023 à la mi-2024, la diffusion gratuite de pipes à fumer le crack, à titre hygiénique, double. Encore ces dons se limitent-ils à 4 pipes par drogué et par jour. Pour une seule association, 1 250 pipes données en 2023 – 1 300 au seul premier semestre 2024.
Et au-delà de Marseille, pour la France et pour l’Union européenne, les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le front de la drogue, dans la réalité des faits.
UNION EUROPÉENNE, le rapport 2024 de l’OEDT (office spécialisé) fait froid dans le dos. Son prologue dit tout : « Partout, tout, tous ». Tous les stupéfiants sont en Europe plus disponibles, vendus plus puissants et plus purs, leurs modes d’usages sont plus variés. D’où, une hausse des risques pour les drogués. Bref, ça déferle et l’Europe subit.
ESPAGNE, saisies par tonnes (1,8 t. en mai passé) de métamphétamine (« meth »), excitant-stimulant ultrapuissant, droit livré du Mexique par un des plus effrayants cartels du pays, celui du Sinaloa. Peu après, découverte près de Séville d’un laboratoire high-tech de fabrication de meth’ (300 000€ de matériel), avec chimistes ukrainiens et lithuaniens. Et quand une drogue gagne l’Espagne, bien sûr, elle est bientôt en France – ou y est déjà.
ITALIE (Rome) le comptable repenti d’un gang de narcos balance les chiffres : la ville sniffe deux tonnes de cocaïne par mois, surtout de la Bolivienne, plus pure ; marché de détail, 2 milliards d’€ par an. Au fait, combien pour Paris ? Mutisme ministériel.
Voyons pour la France, maintenant.