FONDATEUR du parti communiste italien puis opposant à Staline, le révolutionnaire italien Amadeo Bordiga, (qui savait de quoi il parlait), disait déjà dans l’entredeux guerres : « le pire produit du fascisme, c’est l’antifascisme ». En politique, disqualifier à tout prix l’adversaire en le réduisant au fascisme, à l’hitlérisme, c’est courir à l’échec, ces dénigrements caricaturaux ne faisant au fond que le renforcer. Sur cet engrenage fatal à qui en use, Martin Heidegger a, là aussi, posé le diagnostic décisif : « Toute opposition sous forme d’anti… est pour une part essentielle déterminée aussi par cela à quoi elle s’oppose, même si elle se présente comme l’inverse de ce contre quoi elle se dresse » (« Apports à la philosophie »).

Quel rapport avec la sécurité ? Énorme. Car ici, la posture antifa c’est « ne-pas-fairele- jeu-de » ; donc, nier le réel criminel. Pour les médias en première ligne, c’est ridiculiser une population livrée aux bandits et criant à l’abandon. Comment, les pauvres hères, peuvent-ils ressentir un si grotesque « sentiment d’insécurité » face à d’anodins « faits divers » ?

Or séculairement en France, la population réagit d’abord en douceur, genre « Ah si le roi savait ça… ». Puis brutalement, elle s’enrage et renverse la table. Plus ce qu’elle éprouve est nié, plus les médias du système laissent des hurluberlus-sociologuesgauchistes gloser sur le fait qu’au moyen-âge, les homicides à la pertuisane étaient bien pires – et plus la réaction populaire, électorale d’abord, est violente. À mesure où, dans le pays, depuis l’inepte M. Hollande, l’insécurité réelle s’aggrave – et par capillarité, gagne jusqu’aux villages, le vote pour la droite nationale augmente : 2012, deux députés ; 2022, 88 ; à la mi-2024, ce sera peut-être 240.

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