NAGUÈRE, l’admirable philosophe Clément Rosset observa que l’être humain éprouvait pour la froide réalité des choses une horreur d’autant plus viscérale qu’elle lui annonçait son propre trépas, fait que l’homme s’acharne à éluder. Cependant, concluait Rosset « Le réel est insupportable, mais irrémédiable ».

En matière de sécurité, nous y voilà.

Car d’abord, l’horreur du réel est pire encore dans le monde numérique que dans celui, physique, d’où provient l’homme ; où il vit encore largement. Ensuite, tout cela s’aggrave tant et plus sous le magistère du président Macron, l’homme d’un grand oral perpétuel ; voué, comme le dit si bien Christophe Guilluy, à « opposer la complexité du monde », que saisissent les gens intelligents comme lui, « au simplisme des revendications » (du vulgum pecus.)

En matière de sécurité, domaine fâcheusement médiéval, si étranger à la fluidité prônée par Wall Street et la City de Londres, sa double patrie spirituelle, notre président gouverne ainsi par le truchement de médias domestiqués, voués à répandre « la brume d’irréalité – Guilluy, toujours – qu’il convient de diffuser dans des périodes où précisément, les réalités sociales deviennent trop visibles ».

« Brume d’irréalité » vaporisée par la médiasphère… Simagrées présidentielles pour « changer le regard » d’une plèbe furieuse de son sort… Mensonges répétés du ministère de l’Intérieur sur le réel criminel et l’efficacité de sa lutte anti crime et antidrogue : la formule même d’un mélange détonant.

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