PLUS encore que les autres, le ministère de l’Intérieur est au service exclusif et exigeant de l’État : sans ordre, l’État-nation est en effet voué à sombrer dans le chaos ; ainsi, le rôle de ce ministère est-il préjudiciel ; même si, bien sûr, dans l’équilibre général de l’État, il ne compte ni plus ni moins que celui des finances, de la santé, etc.
Voici donc un ministère crucial pour la bonne marche de l’appareil d’État, dans son ensemble. Or depuis environ une décennie, quand M. Bernard Cazeneuve en était le ministre, la fonction même de l’Intérieur s’infléchit en un sens inquiétant. D’abord, ce fut une intimidation parfois brutale du service de com’ du précité sur les journalistes renâclant à sa propagande, pour les subjuguer ; désormais, on a en outre la domestication de divers syndicats de police et la mise des hautes sphères du ministère à disposition des ambitions effrénées du ministre.
Se creuse ainsi un gouffre entre les assertions propagandistes de Beauvau, « Pilonnage… Place nette »… etc., et la réalité du terrain, bien plus sinistre et inquiétante. De cela, d’indéniables exemples.
– La propagande-Beauvau se dépeint comme dominant son sujet, assurant la sécurité des Français, abordant l’avenir avec assurance, en connaissance de cause, face à des menaces identifiées, extrémismes, drogues, etc. Or à l’inverse, Beauvau, une fois de plus et peut-on dire hélas, comme toujours, n’a rien vu venir de la présente explosion de colère paysanne ; pas plus qu’il n’avait naguère capté l’imminence et la gravité de la crise des Gilets Jaunes, ni l’émeute de fin