DANS sa récente conférence de presse, immense, mais tout sauf spontanée – « Les questions étaient connues d’attachés de presse, décidant seuls de qui les poserait » – le président de la République a proféré trois énormités sur les émeutes de l’été passé :
– « Il y a eu une réponse implacable de la justice »,
– « Pas un problème d’immigration, des jeunes de nationalité française »,
– « Ces jeunes émeutiers s’ennuyaient ».

Avant de réfuter ces assertions, une question : M. Macron dit-il cela pour enfumer, comme on dit familièrement, les médias et l’opinion ? Ou à l’inverse, est-il sincère ? L’ambiance actuelle à l’Élysée nous conduit à la seconde option. De fait : un président haïssant être contredit, entouré d’une cour imbue de son collectif génie et pensant survoler, de haut, la piétaille politico-administrative à ses ordres… Matignon, ah lala, quels pénibles… La police… magistrature… renseignement : des médiocres, au ras des pâquerettes… Le président, lui, en mode Albatros-Baudelaire « Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher ».

Ajoutons-y des médias aux ordres, édulcorant en rose pâle le rouge sang du terrain… Une com’ Bisounours, par laquelle les criminels mutent en « délinquants », les assassins, en « auteurs », les tueries, en « rixes » où l’on « perd la vie » (comme ses clés) ; les fusillades, en « échanges de tirs » ; les braqueurs, cambrioleurs, émeutiers, en fuligineuses « personnes », qui ne détruisent ni n’incendient, mais « dégradent », face à de tout aussi anonymes « fonctionnaires ». Des notes officielles livrées aux sommets en mode pastel… Un ministre de l’Intérieur fuyant le réel criminel… Tel est l’arrière-plan des énormités précitées ; sur lesquelles nous revenons à présent.

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