LA VIE des bandits n’est pas rose tous les jours ; certes lucrative, elle reste périlleuse, incertaine : on apprécie d’avoir des amis dans les hautes sphères. Bien sûr, à la justice : naguère Mme Taubira ; là, M. Dupond-Moretti, applaudi par les taulards et hué par ses magistrats. Mais bon, un petit renfort, dans une Assemblée nationale où des voyous de la France Insoumise singent les lascars des quartiers hors-contrôle, fait toujours plaisir.
Dès lors, la criminalité « de voie publique » redouble. En vue même des sites olympiques, dans un Neuf-Trois grouillant de « keufs », d’impavides bandits se fusillent, deux morts, trois peut-être. Dans la Loire Atlantique, des troupeaux entiers de moutons sont volés – chacun sait par qui, mais les autorités feignent de l’ignorer. Au bord des autoroutes françaises, des touristes par dizaines sont dépouillés ; prédations dites « à la péruvienne », pour qui douterait de leur caractère allogène.
Que des bandits viennent du Pérou piller la France dit tout du chaos criminel français ; n’empêche, le ministère de l’Intérieur, responsable du bazar, remporte une grande victoire : la domestication achevée de la plupart des journalistes « Police-Justice ». Naguère, c’étaient des « journalistes d’investigation », mais, pudeur sans doute, ils ont délaissé ce qualificatif, car à présent, ils ne cherchent plus rien, se bornant à diffuser, sans hésitation ni murmure, la com’ de la place Beauvau.
De cela, un énorme et récent exemple. Les 18 et 19 juillet, le Journal du Dimanche, Valeurs Actuelle, Libération, France Info, d’autres encore de tous bords, publient la même dépêche AFP sur l’explosion des « tentatives d’homicides » en France de 2016 à 2023 ; unanimes, sans nulle analyse, vérification, explication, recherche. Sous divers titres et couvertures, une collective Pravda avise ses lecteurs de la ligne du Parti-Beauvau.
Or il y a tant à dire sur cette malhonnête dépêche ; car l’apparente mauvaise nouvelle qu’elle diffuse en cache une pire encore, révélant la catastrophe sécuritaire générée par MM. Macron, Dupond-Moretti, Darmanin & co. Cette analyse, ces chiffres réels et expliqués, les voilà – à commencer par la dialectique entre « homicides » et « tentatives d’homicides » ; cruciale pour saisir l’état réel du crime dans notre pays.