Anticiper ! Depuis 15 ans au moins, nos instances officielles n’ont que ça à la bouche, mais toutes leurs tentatives en la matière sont autant de cuisants échecs – tant il est vrai que le temps, la temporalité, sont pour l’homme – et de loin – le sujet le plus retors, le plus ardu à penser. Derniers exemples : le COVID-19 et la guerre Russie-Ukraine ont explosé à la face de nos dirigeants, sans que rien n’en n’ait été le moins du monde pré-vu.
Mais foin des remarques négatives : guidons plutôt nos hauts fonctionnaires et ministres sur la dure voie de l’anticipation et alertons-les d’une prochaine et brutale inflexion de la politique britannique en matière de stupéfiants et de trafic des êtres humains, le tout allant gravement affecter la France.
Trafic de stupéfiants : depuis juillet passé, le ministère britannique de l’Intérieur (Home Office) peaufine un texte, qui entrera en vigueur dès sa validation parlementaire, courant 2023. Intitulé « Swift, certain, tough – new consequences for drug possession », ce texte mènera une guerre sans merci aux toxicomanes, du drogué mondain inspirant sa petite ligne de cocaïne aux toilettes d’un club chic, jusqu’au zombie ivre de crack.
Motif avancé par le Home office : désormais, les morts provoqués par la drogue au Royaume-Uni (surdoses… règlements de comptes… accidents de la route…) dépassent en nombre le total des homicides à l’arme blanche et des accidents mortels de circulation. Rien qu’en Angleterre (hors Galles, Écosse et Ulster) les ravages de la drogue et trois millions de toxicomanes ont coûté à la société britannique 26 milliards d’euros en 2021.
Ces toxicomanes, dit le rapport « se mettent eux-mêmes en danger, la société aussi et enrichissent des gangsters violents et esclavagistes » (retenez ce mot) ? Fini de rire.
Guerre sans merci ? Qu’on en juge : tout condamné pour possession de stupéfiants subira forcément trois niveaux gradués de sanction :