Qui oserait publier des statistiques sur l’évolution des cancers ou du Sida, dans une rubrique « anodins bobos » ? Or c’est ce que fait le gouvernement français, en ayant banni le mot « crime » de son vocabulaire et baptisé « chiffres de la délinquance » ce qui concerne plutôt des crimes sérieux. Or bien sûr, l’opinion s’inquiète des crimes : braquages, séquestrations et autres, pas de futiles « délits » comme le vol de bonbons au supermarché. Cette sémantique édulcoration est due à des « communiquants » ou publicitaires obsédés par l’anxyogène, tous ayant compris que l’électeur, ou consommateur, est mieux disposé quand il vit au calme, que quand il erre entre affolement et émotions violentes.