QUE sait-on à ce jour des terroristes ayant frappé Moscou (désormais, quelque 150 morts) ? Tous quatre sont arrivés d’Istanbul peu avant l’attentat. La « spécialité » de l’État islamique – ci-après ISIS-K – au Khorasan (Aire historique entre Iran oriental et Asie centrale) étant l’attaque de mosquées en mode « stratégie de la tension », la trouvaille (outre des photos du complexe culturel moscovite) de celles de mosquées d’Istanbul dans le smartphone d’un des terroristes a précipité la coopération entre le renseignement russe (FSB) et son homologue turc, le MIT.
Peu après, le MIT découvrait près d’Istanbul deux bases secrètes d’ISIS-K et y arrêtait 32 Tadjiks et 9 Kirghizes. Après interrogatoire des plutôt rugueux services turcs, les aveux ont afflué. Selon nos sources, ils ont permis d’identifier en Russie cinq réseaux dormants, entre Moscou et Toula ; et des métastases de l’appareil d’ISIS-K, jusqu’en Afghanistan et en Syrie.
Des prises de sang ont révélé qu’avant l’assaut, ces quatre terroristes Tadjiks de 19 à 32 ans se sont dopés au Captagon, la « Drogue du courage » des milices du Moyen- Orient, amphétamine violemment stimulante, permettant de veiller des nuits entières.
Ici, première incohérence : la guerre « sainte », Djihad, diffère de la « mission de sacrifice » (Shahadat) dont on ne revient pas et où des « martyrs » sacrifient leur vie pour l’Oumma (communauté des croyants). On a pu autopsier de ces « martyrs » après de telles missions : nul d’entre eux, jamais, n’avait absorbé d’alcool ou d’excitants. Ceux de Moscou, oui. Étrange.