D’ABORD, cette banalité : la résistance ultime d’un pays libre tient à la fermeté, au courage de son peuple ; s’il tient bon, le navire flotte ; qu’il vacille ou panique, il coule, sans que l’État n’y puisse grand-chose. Bien sûr, cela tient à ce que ce peuple sait, pense, apprend ; là, le rôle crucial est dévolu aux médias. Quel est alors le problème ? Depuis une décennie au moins, la plupart des médias informent moins ; mais bien plutôt, moralisent ou édulcorent.
ÉDULCORATION : récemment, un journal baptise « rassemblement de consommateurs » – en mode colloque de dames sur le prix des pâtes ou la qualité des casseroles – les zombies défoncés au crack hantant le nord de Paris ; à demi-nus, déféquant à même les rues et épouvantant la population. Plus bien sûr, côté « faits-divers », l’épluchag hystérique des mêmes médias, du moindre détail identifiant l’origine ou l’ethnie d’un malfaiteur ; tous désormais désignés comme d’abstraites « personnes ».
MORALISME : tout signal d’une aggravation de l’insécurité pouvant faire-le-jeu-de, les mêmes occultent désormais froidement le réel :