Front Populaire : Dans la métropole lilloise, le ministre de l’Intérieur annonce lundi 25 mars d’autres opérations anti-drogue « place nette XXL » dans des villes de France. La semaine d’avant, à Marseille, Emmanuel Macron déclarait que cela devrait « porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues, assurer l’ordre républicain ». Dans la lutte contre le trafic de drogue, la stratégie officielle est-elle payante ? Comment se décline-t-elle ?

Ce spectacle médiatique revient à piétiner une fourmilière, dans l’espoir vain d’y « neutraliser » toutes les fourmis – quand on ne fait que les disperser. D’où l’explosion du narcotrafic vers les petites villes, voire les villages autour des métropoles. Preuve : 15 millions d’adultes, un quart des Français, affirme désormais vivre près d’un point de deal de drogue (Elabe-BFMTV, 20/03/24).

Voici les (lucides) propos d’un détenu de la DZ Mafia, après la « place nette » marseillaise :  » [Les policiers] viennent 3 semaines, repartent… ça vend pendant qu’ils sont là, avec les CRS sur place…
Freiner le trafic combien ? Trois semaines, quinze jours ? On a déjà bougé ailleurs. Il y aura une pénurie de deux, trois semaines, on montera le prix, simplement. Ensuite, on régulera ça. C’est du commerce, ni plus ni moins… On n’aura aucune perte financière. »

Environ 30kg de haschisch saisis dans la fictive opération coup-de-poing ? La France en fume 400 tonnes par an – plus d’une tonne par jour… Divers journalistes s’extasieront – mais fin 2024, il n’y aura ni un toxicomane, ni un kilo de drogue vendu, en moins. Précision : nous parlons ici d’abord de la cocaïne, drogue-reine des années 2020. En 2012, dit l’OFDT, service officiel, la France comptait quelque 400 000 cocaïnomanes ; fin 2023, il y en a un million… Et rien de glorieux côté cannabis, héroïne, amphétamines, etc.

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