Au quotidien, la vie des Français ordinaires pâtit de maintes formes d’insécurité : nous en relatons plus bas de multiples. Pire : flairant un pouvoir dépourvu de toute autorité réelle, des pans de la population s’exonèrent des normes mêmes de la vie en société. Cela, les Français le perçoivent : en avril 2023, ils étaient 20% à faire de la sécurité une priorité gouvernementale forte ; en septembre, on en est à 35%.
D’abord ceci : comme déjà dit, les malfaiteurs sont forcément réalistes : les rodomontades et menaces en l’air les laissent froids. En septembre 2021, le président Macron, en mode faux dur, martèle ainsi à des Marseillais des quartiers Nord : « On ne lâchera rien. On va cogner là où il faut cogner ». Peu après, débute une tuerie qui perdure, avec le bilan inouï sur 8 mois de 42 assassinats, et 109 blessés, la plupart à l’arme de guerre. En prime, dit la police, 5 135 logements cambriolés à Marseille en 2022.
• Rodéos urbains : à l’été 2022, M. Darmanin fait son usuel tam-tam sur leur répression (« Sur mes instructions… J’ai décidé que »…). Un an après, de Lille-Roubaix-Tourcoing à Bordeaux et Nantes, explosion de ces rodéos « toujours plus dangereux » qui « empoisonnent la vie des riverains ». M. Darmanin se vante aussi de la fermeture « irréversible » de points de deal – alors que pour un flic de terrain marseillais « Ces plans structurés se reconstituent en quelques jours »…
• Quartiers aux mains des caïds de la drogue : à Toulouse-Empalot, « Les habitants vivent dans la peur de la balle perdue » ; dans un coupe-gorge de Melun « Les habitants sont filtrés pour rentrer chez eux » – par les bandits, bien sûr. à Besançon « les parents mettent leurs enfants sous couvre-feu, à domicile » – les fusillades, toujours.