« AUX AUBIERS, le nouveau préfet tâte le terrain » dit le quotidien local début février.
« Quartier de reconquête républicaine » depuis 2018, Les Aubiers – 1 300 logements, 4 000 habitants – est l’une des plus lugubres zones hors-contrôle de Bordeaux où, de maire libéral-techno en maire écolo-bobo, une criminalité explosive a succédé à une douce quiétude.
« Tâter le terrain », pour le nouveau préfet, c’est ceci : « Quartier le plus pauvre de la région Nouvelle-Aquitaine… améliorer la vie des personnes… faire revenir les services publics… Des milliers d’habitants ont besoin que les pouvoirs publics fassent des choses utiles pour eux… ». Au préfet succèdent les usuelles pleureuses : ah lala ! La vie est dure… Tous ces « jeunes déscolarisés difficiles à approcher… Des mineurs avec des comportements d’adolescents qui troublent un peu la tranquillité du voisinage »…
Quartier déstabilisé depuis la mort du petit Lionel (tué par qui ?) et l’incendie du bureau de poste (brûlé par qui ?). Mais tout s’arrange ! Baguette magique : la rénovation urbaine… 100 millions d’euros… Plus de cent opérations-logement…
Restructuration des espaces extérieurs… Construction d’un groupe scolaire… Nouveau centre d’animation…. Salle polyvalente et jardins familiaux…
Misérabilisme plus projets pharaoniques : ce discours vous dit quelque chose ? Bien sûr : partout en France, on l’a déjà entendu mille fois, depuis 1983 (pile quarante ans…), quand le président Mitterrand arrivait aux Minguettes à Vénissieux. Déjà et toujours ensuite, revient le sempiternel discours du socialiste Gilbert Bonnemaison : jamais depuis, sous la Ve République, nul n’a récusé l’initial projet. Sans trêve après coup, MM Chirac, Sarkozy, Fillon etc. ont remis une pièce dans la boîte à musique, pour la même ritournelle; la facture totale (côté pharaonique) dépassant depuis lors les 100 milliards d’euros.