La récente prise de parole d’Emmanuel Macron dans le Figaro semble confirmer sa volonté de s’adresser à l’électorat de droite sur la thématique de la sécurité. Quelles sont les attentes de l’électorat de droite et la tendance générale de la population en la matière ? Au sein des violences, tout a t’il la même valeur pour les électeurs ?
Je ressens une vive inquiétude devant la sévère erreur de diagnostic faite par M. Macron, qui provoque bien sûr une pire erreur dans le traitement – car on ne raisonne pas juste sur des figures fausses. Impossible de rien régler en terme de sécurité, en ciblant par opérations coup-de-poing des lieux de deal éphémères, transférés le lendemain une rue plus loin ; puis en capturant au hasard des dealers de base, sous-fifres illico remplacés. MM. Macron et Darmanin s’imaginent bien à tort les lieux de deal comme des boutiques en dur, implantées pour de bon ; exemple, des stations d’essence. Dire qu’on a démantelé 1000 de ces lieux de deal furtifs et éphémères sur 4 000, relève de l’idiotie ou de l’arnaque. Car tout trafic de stupéfiants, où que ce soit au monde, s’opère selon deux principes de base :
– Le lieu de vente, le circuit de diffusion sont TOUJOURS dédoublés ; deviennent-ils impraticable, il sont à l’instant remplacés.
– Nul cadre du trafic, même moyen, ne s’approche de lieux de vente TOUJOURS alimentés en flux-tendu, pour éviter les prises policières importantes. La France fume par an 360 tonnes (trois cent soixante mille kilos) de cannabis ; toutes les saisies de la police, des douanes, etc. en forment moins de 27%. Là encore MM. Darmanin et Macron se font raconter des craques par leurs troupes, ou nous mentent.