La physique connaît les expériences sous « cloches à vide » : par exemple, on créé le vide dans un espace pour y étudier la propagation du son. Pratique bien sûr inaccessible aux sciences humaines, surtout à échelle continentale.
Un pays entier – l’Europe même ! – sous cloche à vide ?
Les voies et artères d’un pays ; ses espaces urbains ou ruraux ; ses paysages, côtes et mers, vides d’hommes, soixante jours durant ? Impossible – exclu même des songeries hallucinées d’un savant sous LSD ou d’un dictateur mégalomane.
Or c’est que le confinement du 16 mars au 10 juin a soudain (presque) imposé au monde développé. Cas inouï pour la France qui n’a jamais rien subi de tel en trois siècles – sauf peutêtre, l’Île-de-France, au début de l’occupation allemande (juin-juillet 1940). Immense et inespéré laboratoire, cette France « sous cloche » permet aux sciences humaines ou naturelles de riches observations – l’épidémiologie, bien sûr ; mais période plus féconde encore pour la criminologie. Voici comment et pourquoi.